Trôo

ÉDIFICES RELIGIEUX

Église Saint-Martin

Chapitre Saint-Martin de Trôo

Église Saint-Gabriel

Chapelle Saint-Jacques

Notre-Dame des Marchais

Maladrerie Sainte-Catherine ou Hôtel-Dieu de Troo

Chapelle Sainte-Catherine

Chapelle du Grand-Autel

Chapelle Saint-Jean des Hermites

Chapelle Notre-Dame de Pitié

Église Notre-Dame de Pitié, ou Notre-Dame de la rue du milieu

Chapelle Saint-Michel

Chapelle Saint-Georges

Collégiale Saint-Martin

 

L'ÉGLISE SAINT-MARTIN

L'église paroissiale Saint-Martin de Troo (classée), ancienne collégiale (voir Chapitre St-Martin de Troo), s'élève au sommet de la colline, dominant le bourg, à environ 6o mètres au-dessus du niveau du Loir et à une altitude au-dessus de la mer, de 129 mètres.

Elle a été maintes fois décrite : par Pétigny, dans son Histoire du Vendômois (2e éditon, p. 327); par Salies, au Compte-rendu du Congrès de Vendôme en 1872,p. 473 ; par Achille de Rochambeau, dans son Vendomois épigraphique et iconographique (t. II, p. 242) ; par Gervais Launay, dans son Répertoire archéologique de l'arrondissement de Vendôme (p. 61); par le Guide du touriste dans le Vendômois (p. 378); enfin et surtout, par N. Malardier, dans ses Recherches historiques sur le canton de Montoire (p. 1168). Nous renvoyons à ces divers ouvrages, surtout au dernier qui résume les autres.

Mais il faut mentionner toutefois les stalles du chœur, en bois sculpté, fort remarquables et qui sont classés comme monuments historiques.

Le Dictionnaire Joanne prétend que cette église aurait été bâtie par le fameux moine Jehan de Vendôme, auquel on doit le clocher de la Trinité.

On trouve dans cette église plusieurs inscriptions. Tout d'abord, dans le transept droit, celle (classée) qui donne en 1529 l'épitaphe en forme d'Acrostiche :

de LOYS TOURTAY, CHEVECIER DE CIENS.

 

L'an qu'on disait Mil cinq cent vingt et neuf

Ou moys vers le printemps prend son commencement

Ycy fut faict ce monument tout neuf

Sous (?) entendant (?) la mort qui poinct ne men

Tart ny pensa cil qui songneusement,

Ouvrer le fist com ce feust pour luy mesme

Voyant sa fin, Car du mars ensuyvant

Rendit lesprit le vingt et huictiesme.

Taire ne fault le grand bien qu'il a faict

A ceste église de longtemps ruygnée

Ycy endroit le voit on par effect

Car à ses trais ceste aille a réparée

Honnestement depuis la décorée,

En y fondant une belle chapelle

Vouée au chef de la céleste armée

En qui avoit commise sa tutelle

Ce nest bas tout car chose presque el e

Il fist au lieu de la revestiaire

Et au Sacel de la mère pucelle,

Rue du melieu augmentant sa douaire

Dons dornements fist qui estoit nécessaire

Et à iceulx pour plus longue mémoire

Caractères à ses armes fist metre

Il est bien droict quon prye le roi de gloire

En son royaume luy donner lieu et estre

N... ne l'ay requier si me veulx croire

S... nom par la première lectre. PATER ET AVE.

 

Cette inscription est accompagnée d'un encadrement représentant des attributs funèbres et les armes de Louis Tourtay :

De... à la tour crénelée ouverte et ajourée, accompagnée des deux lettres L. et T.

Dans le transept gauche se lit une autre inscription:

« Ici repose le corps du plus vertueux des hommes, Monsieur le marquis de Jouffrey, chevalier de l'Ordre royal et militaire de saint Louis, ancien lieutenant-colonel, décédé en son château de la Voûte le 3 septembre 1824, à l'âge de 30 ans et demi, emportant tous les regrets de sa nombreuse famille qui le chérissait tendrement, étant le modèle des époux et des pères. il était aussi le bienfaiteur des pauvres ; enfin, sa vie entière n'a été employée qu'a faire de bonnes œuvres. -

Requiescat in расе. »

 

L'inscription suivante se lit sur une des poutres de la charpente :

Anno D. 1594, Haec Ecclesia restaurata fuit. Pillet

in Juribus Licens, Rosselet et Igasnier, P. Fabricis, Sub Regnum Regis...

(Suivent plusieurs mots illisibles).

Une autre, d'apres Launay, se trouve encore dans le clocher :

En 1737, le feu du ciel prit sur le clocher de Troo le jour de l'Annonciation (25 mars). Signé : MANDROUX.

 

La cloche porte l'inscription suivante :

L'an 1823, , j'ai été bénite par M. Jacques-Michel Mandroux-Marteau, curé de Troo, et nommé Martin par M. le marquis Paul de Jouffrey, ancien lieutenant-colonel et chevalier de saint Louis, et madame la marquise de Jouttrey son épouse, fille du baron de Launay de Cohardon, ancien capitaine d'infanterie. MM. Jacques-René Gourdain, adjoint, René Lefeuvre, René Huppenoire, fabriciens.

 

Cette cloche en remplaçait une autre dont le baptême se trouve inscrit aux registres paroissiaux. Elle était nommée Martine, par Mess. Fulcran de Ginestous, chevalier, seigneur de Challay, Vaux, le Valambourg, les Créneaux, etc., chev. de saint Louis, lieutenant du roi au Vigan et à Sumène, et par dame Marie-Renée-Jacqueline Launay de Cohardon, épouse de mess. Paul de Jouffrey, dame de Bédoin.

On aperçoit l'église de Troo et son clocher de tous les points un peu élevés du pays. On la voyait encore mieux avant l'incendie du 25 mars 1737, où la foudre détruisit la flèche en charpente qui fut remplacée par le clocher actuel encore en charpente, mais assez grossier, et considérablement diminué de hauteur, dit-on.

Il paraît que cette église St-Martin de Troo a succédé, comme église paroissiale, à une autre plus ancienne que Pétigny croit avoir été l'église primitive du lieu, et qui était dédiée à saint Gabriel, archange. Cette dernière s'élevait vers le milieu du bourg, sur la rue dite du Milieu. Il n'en reste aucune trace.

L'église St-Martin de Troo devenue paroissiale a fini par absorber l'une après l'autre toutes les églises et chapelles du lieu.

Avant la Révolution, la paroisse St-Martin de Troo était du diocèse du Mans, de l'archidiaconé de Château-du-Loir dont elle était chef-lieu de doyenné.

Après la Révolution, Troo fit partie du diocèse de Blois, et cessa d'être chef-lieu de doyenné.

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CHAPITRE ST-MARTIN DE TROO

Vers 1085, Geoffroy-Martel comte d'Anjou et de Vendôme, devenu seigneur de Troo, comme comte du Maine, fonda cette église St-Martin et en fit une collégiale pourvue d'un chapitre de 7 chanoines dont un chefcier ou chevécier, le premier d'entre eux et leur chef. Parmi les chanoines se recrutait le curé de la paroisse, second chanoine.

Les autres pouvaient n'être pas prêtres. Mais par le fait il paraissent l'avoir été presque tous. Tous étaient à la nomination de l'évêque du Mans, et la présentation en appartenait aux seigneurs suzerains, c'est à dire les comtes du Maine et d'Aniou, puis les comtes et ducs de Vendôme depuis l'an 1270.

À partir du règne du roi Henri IV, duc de Vendômois, le chefcier eut le titre de doyen, parce que le roi Henri avait employé cette expression pour désigner le chef des chanoines. L'évêque du Mans l'adopta, et depuis ce temps le chefcier eut le titre de Doyen du Chapitre.

Il semble que ce soit aussi à partir de cette époque que la nomination des chanoines, appartenant toujours à l'évêque du Mans, fut faite sur la présentation du chapitre qui en recevait la proposition initiale du doyen lui-même. (Pouillé).

Le temporel du Chapitre de Troo relevait en fief du seigneur suzerain de la Châtellenie de Troo. - Néanmoins nous n'avons pas rencontré d'aveux du Chapitre de Troo au duché de Vendôme, mais simplement des aveux pour les bénéfices desservis dans l'église, comme ceux du curé, du chapelain du Grand-Autel, de l'office de chevécier, etc.

Mais une sentence des requestes du Palais à Paris, en date du 3 mars 1635, condamne le Chapitre St-Martin de Troo à faire la foy et fournir aveu à César de Vendôme pour les biens relevant de Bonneval (Bonnevau), Montoire et Troo.

Cette sentence est assez difficile à comprendre en ce sens que Bonneval ou Bonnevau était vendu depuis 1582 aux seigneurs de Courtenvaux et depuis 1609 formait le fief principal du marquisat de Courtenvaux, nouvellement érigé en faveur de Gilles de Souvré.

Un aveu du 9 mai rendu au duc de Vendôme par le marquis de Louvois (Letellier) à cause d'Anne de Souvré sa femme et cité par N. Malardier dans ses notes sur le canton de Montoire (p. 1185 et suiv.), indique que le Chapitre était tenu envers la seigneurie de Bonnevau aux devoirs suivants :

« Les chefcier, chanoines et chapitre de l'église collégiale de St-Martin de Troo lui devaient foy et hommage simple pour raison de leur fief et domaine du dit chapitre, ainsi que pour le fief de la chapelle du milieu.

-Ils étaient tenus, lorsque le dit seigneur était à Troo, d'envoyer vers lui leur sergent ou bâtonnier s'informer de l'heure à laquelle il lui plairait d'assister au service divin, pour en prévenir les chanoines, afin qu'ils fissent préparer et orner par leur sergent ou bâtonnier les bancs et les chaises que le seigneur jugerait convenables pour sa réception et pour que son assistance au service divin ait lieu avec tous les honneurs, dignités et prérogatives qui lui appartenaient comme seigneur et fondateur de la dite église. - Le chevécier etait tenu envers le dit seigneur à foy et hommage simple pour raison de sa maison, fief et seigneurie de la chevécerie de Troo et au devoir d'un cheval de service à chaque mutation de chevécier. »

La châtellenie de Montoire et celle de Troo (en partie) ayant été aliénées en 1718 par le Régent du royaume, il se produisit un conflit entre les deux seigneurs qui se partageaient la seigneurie de Troo, c'est-à-dire les marquis de Courtenvaux et de Querhoent, au sujet de l'hommage que devait rendre le Chapitre.

Le premier, excipant de ses droits sus indiqués comme seigneur de Bonnevau, le second, comme ayant tous les droits des ducs de Vendôme en cette partie.

Tous deux firent sommation aux chanoines à fin d'hommage et d'aveu. Les chanoines embarrassés s'adressèrent au parlement qui fit défense au Chapitre de faire hommage a aucun des deux. Cet événement, d'après le Paige, aurait eu lieu en 1680. Mais il fait évidemment erreur, car en 1680 le marquisat de Querhoent-Montoire n'était pas encore né. La discussion aurait donc été entre le duc de Vendôme et le marquis de Courtenvaux, ce qui paraît invraisemblable. Peut-être Lepaige a-t-il voulu dire 1780.

De ces renseignements contradictoires au sujet de la vassalité du Chapitre, il résulte ceci : Que les dignitaires du Chapitre, chacun pour le temporel de sa charge et la situation des biens qui composaient son revenu, pouvaient bien relever soit de l'un, soit de l'autre de ces seigneurs, soit de tous les deux à la fois, mais que le siège lui-même du Chapitre continuait à relever des seigneurs suzerain de Troo, c'est-à-dire des comtes de Vendôme en personne ; que les comtes et ducs de Vendôme ont pu par inadvertance ne pas exiger cet hommage au cours des siècles, mais qu'il n'en restait pas moins leur droit et que dans les aliénations faites en 1582 et 1718 de portions des domaines et fiefs du duché de Vendôme portant sur la seigneurie de Troo, la vassalité propre du Chapitre et de l'église n'ayant pas été nommément désignée, elle restait dans la directe du seigneur dominant, le duc de Vendôme même. L'arrêt du parlement, cité par Lepaige, dont nous n'avons pas rencontré le texte, doit avoir été rendu d'une manière provisoire et en attendant que la chose pût être jugée au fond.

C'était parmi les chanoines qu'étaient pris souvent les curés des paroisses du doyenné. Il s'ensuivait donc que les titulaires, ou n'étaient pas résidants comme chanoines ou bien n'étaient pas présents aux offices du Chapitre, ce qui, dans l'un ou l'autre cas, réduisait leurs fonctions à la jouissance des revenus d'une sinécure.

D'après Lepaige, qui écrivait au XVIIe siècle, les revenus des prébendes du Chapitre de Troo étaient pour chacun, d'environ 300 livres, ce qui évidemment était insuffisant pour l'entretien d'un prêtre à cette époque. A cela s'ajoutait le revenu des bénéfices des chapelles fondées en l'église de St-Martin de Troo dont nous avons parlé plus haut, et dont le montant était variable.

Le doyen était tenu à 3 messes par semaine, dont une en l'église de Poncé (Pouillé).

Voici, d'après N. Malardier et d'autres, les noms des chefciers ou doyens du Chapitre rencontrés :

  • Louis Tourtay, 1516.
  • Roger Bontemps, I551.
  • N. Garault, 1552.
  • Pierre Jamin, curé de Fontaines, chevécier, 1594.
  • René Questier, maître ès arts, 1638.
  • Isaac Michel, 1бб4 (Arch. Cogner, E 34).
  • Joseph Roberton, 1716.
  • Pierre Georgie, 1728.
  • Jean Bodier, 1740.
  • Pierre-Noël-Benjamin Belin, 1760.

 

Le chefcier ou doyen tenait le temporel de son office ou chevécerie à foy et hommage et cheval de service à chaque mutation du chefcier, du seigneur de Bonnevau (N. Malardier, Recherches historiques sur le canton de Montoire, p.1190).

Le seigneur de la Voûte, pour des terres situées aux Grenadières, paroisse de Troo, était tenu envers le chevécier à foy et hommage simple, à 16 deniers de service, à une paire de gants blancs et un chapeau de roses vermeilles, exigibles, le chapeau, le jour de la Trinité d'Eté et les deniers et gants, le jour de la saint Laurent.

La maison dite de la Chefcerie lui appartenait. La municipalité de Troo l'acheta en 1792 pour en faire le presbytère. C'est encore aujourd'hui sa destination (1900).

N. Malardier publie une liste des chanoines de Troo, par ordre de date (ou environ). (Voir N.Malardier, Recherches historiques sur le canton de Montoire, pp. 1192 à 1204).

Les biens appartenant au Chapitre, rien que dans la paroisse de Troo, furent vendus en 1791 pour un total de
58 655 livres. (Archives du Loir-et-Cher, Q. District de Vendôme, 166 à 206).

 

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Plusieurs églises et chapelles avaient été édifiées au moyen-âge dans la ville de Troo

 

Saint-Gabriel

Église Saint-Gabriel

L'église Saint-Gabriel paraît avoir été la primitive église paroissiale.

Elle était « placée à mi-côte au milieu des rochers et des grottes qui servaient de demeure à la plupart des habitants. » (Jules de Pétigny 431). Elle a été de bonne heure abandonnée du culte, et ses offices ont dû être transportés à la chapelle Notre-Dame de Pitié. Mais la statue du saint placée dans une cave était encore le but de certains pèlerinages jusqu'au XIXe siècle. En 1864, la cave a été détruite et la statue très naïve est aujourd'hui fixée à côté sur un rocher abrupt. On la distingue de la route du bas du bourg. Il est probable que cette chapelle Saint-Gabriel était souterraine.

Son emplacement fut vendu nationalement le 5 juin 1792 pour 40 livres.

 

Chapelle Saint-Jacques

Il existait en outre à Troo une chapelle Saint-Jacques là où se trouve l'auberge de ce nom dans le bas de la rue Sainte-Catherine ; on en voit encore les restes présentant une crypte voûtée surmontée d'une nef avec un collatéral. Nous n'avons pas rencontré de renseignements sur cette chapelle qui est confondue avec celle de la Maladrerie Sainte-Catherine par le Guide du tourisme dans le Vendômois (p. 381).

 

Prieuré Notre Dame des Marchais en juin 1831

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Notre-Dame des Marchais

Prioratus de Foro, alias des Marchais, XIIe siècle (Cart. blésois de Marm., 150).

Cette église dont les ruines imposantes subsistent toujours, à l'Est de la Collégiale, était située hors la primitive enceinte ; voila pourquoi on l'appelait de Foro, ou du dehors. Elle fut comprise dans l'intérieur de la deuxième enceinte établie au XIVe siècle (Cassini sur sa carte la donne encore comme étant paroisse et située hors l'enceinte de Troo).

Le mur extérieur de la ville vers Nord-Est formait la clôture du jardin du prieuré. Il semble même que ce soit tout particulièrement pour comprendre ce prieuré dans cette nouvelle enceinte qu'on a prolongé les murs vers le ravin de la Gouffrande en y englobant un aussi vaste espace qui dut toujours être privé d'habitations, au moins de rues habitées d'une manière continue.

Ce prieuré Notre-Dame des Marchais fut fondé en 1124 par Foulques le Jeune comte d'Anjou et du Maine. Il le donna à Marmoutier et lui consacra des revenus particuliers suffisants pour l'entretien de 12 moines et mit le prieuré naissant sous la protection de Pierre, seigneur de Montoire, et de Hugues, seigneur d'Amboise.

Le prieur des Marchais tenait le temporel de son prieuré à foy et hommage du seigneur de Montoire, comme héritier des seigneurs de Troo en cette partie. On a des aveux des prieurs des Marchais à Montoire en 1549 et 1634, aux Archives Nationales.(A. N., PP 50, vol. 114, n°142 et vol. 54, n° 12 à 14).

Le prieur des Marchais était à la présentation de l'abbé de Marmoutier. Mais à partir de 1737, époque où la mense de Marmoutier fut unie à celle de l'archevêché de Tours, il fut à la présentation du roi. L'évêque du Mans nommait au bénéfice.

Ce lieu était le rendez-vous d'un pèlerinage fréquenté. Un incendie détruisit le logis du prieur en 1548.
L'église elle-même, à partir de cette date, ne se maintint qu'en fort mauvais état. Elle resta pourtant debout jusqu'à la Révolution.

On n'a que peu de renseignements sur les biens qui composaient les revenus du prieuré des Marchais. On sait seulement que Foulques le Jeune lui avait affecté des terre autour de Trôo et certains revenus soustraits aux prieurés Saint Laurent de Gastines et du Sentier, sauf compensation en faveur de ces derniers.

Parmi les biens des Marchais figuraient encore, au moment de la Révolution, les fresches ou métairies du Teil, paroisse de Monthodon et de la Prêcherie, et la Nouvellinière avec la Gardonnière, paroisse d'Authon. (Archives d'Indre-et-Loire, H, 358).

Noms des prieurs rencontrés :

  • Gervais Courtin, 1441 (Marm. bles. 767).
  • Charles Dubois, 1549 (A. N., PP 50, vol. 54).
  • Frédéric Gardette, 1596 (Marm. bles. 768).
  • Claude Margot, 1615 (id., 770).
  • Etienne Martin, 1648 (id., 771).
  • René Trignel, 1658 (id., 772).
  • Nicolas Guénée, 1659, (id., 773).
  • Jacques Durand, 1688, décédé en 1702 (N. Malardier, p. 1208 et notes Haugou).
  • Claude-Nicolas Martin, successeur du précédent, maître es arts en l'Université de Paris, 1702 (id.).
  • Charles Martin, prêtre, demeurant à Paris, 1714 (id).
  • Jean Pommerie, chanoine et chantre de Saint-Georges de Vendôme, 1749 (id.).
  • Pierre-Noël-Benjamin Belin de l'Anglottière, doyen du chapitre de Troo, 1788 (id.).

 

La chapelle des Marchais et ses dépendances furent vendues nationalement le 16 mai 1791 pour la somme de 5 050 livres.

Prieuré Notre Dame des Marchais

 

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Maladrerie

 

Maladrerie Sainte-Catherine ou Hôtel-Dieu de Troo

Les ruines romanes de cette maladrerie de Troo forment un des monuments les plus curieux de la contrée.

Elles s'élèvent le long de la route de Montoire, en face la mairie même de la commune de Troo, dans le bas de la ville.

Elles ont été en 1889 classées comme monument historique par suite tout spécialement des démarches de M. l'abbé Haugou, curé de Troo.

Une chapelle était comprise dans ce bâtiment; elle était dédiée à sainte Catherine, on voit encore la fenêtre ogivale de cette chapelle qui paraît être seulement du XIIIe siècle, dans la façade Est du monument encore subsistant. Dans cette chapelle, au temps ou écrivait Pétigny, un maréchal-ferrant avait établi sa forge.

La chapelle Sainte-Catherine fut réunie à l'église St-Martin de Troo en 1467. La présentation du titulaire de cette chapelle appartenait aux habitants et au Chapitre (Pouillé). Cette maladrerie, sous le nom d'Hôtel-Dieu, subsista comme hôpital jusqu'en l'année 1700, époque où elle fut réunie à l'Hôtel-Dieu de Montoire.

Il y a doute sur la question de savoir si cette maladrerie a jamais servi de léproserie. Car à Saint-Mandé, hors les murs de Trôo vers l'Ouest, existait une chapelle qui portait aussi le nom de léproserie. Il est croyable que c'était là véritablement la léproserie de Troo.

Les bâtiments de l'hôtel-Dieu de Troo, au moment de sa réunion avec Montoire en 1700, furent affermés moyennant une rente de 5 livres. Ils consistaient en vieilles masures, issues et dépendances. Parmi les biens de cette maladrerie on rencontre une terre de 8 boisselées située aux Chopinettes, paroisse St-Martin des Bois.

En 1752 et 1764 on trouve des actes qui constatent que l'Hôtel-Dieu de Montoire avait aliéné la masure de l'ancien Hôtel-Dieu de Troo, moyennant une rente foncière annuelle de deux livres.

Le titre de maître et administrateur de la Maladrerie de Troo était tenu en fief de la Châtellenie de Montoire, à foy et hommage. Il est probable que primitivement il relevait de la seigneurie même de Troo, jusqu'à ce que cette seigneurie ait été partagée entre les châtellenies de Bonnevau et de Montoire.

Nous n'avons rencontré que trois aveux pour ce titre d'administrateur de cette maladrerie, ce sont ceux de :

  • Macé Aubert, maître et administrateur de l'Hôtel-Dieu de Troo, 1504.
  • Martin Lemoyne, idem, 1526.
  • René Martin, maître et administrateur de la maladrerie de Troo, qui porta son aveu pour son fief de la dite maladrerie vers 1630. (Sans date, Arch. Nat., P 712, n° 132 bis).

L'Hôtel-Dieu de Montoire avait encore deux lits à la disposition de la commune de Troo. Salies, dans ses notes manuscrites sur la paroisse de Troo, pense que ces lits proviennent de cette réunion de l'Hôtel-Dieu de Troo à celui de Montoire; mais l'abbé Haugou nous fait savoir que les deux lits proviennent d'une fondation de Madame Marescot de Challay en 1858. Cette fondation étant faite pour les pauvres des paroisses de St-Quentin, Troo et St-Jacques.

Les bâtiments de la maladrerie de Troo furent vendus nationalement en 1792 pour 40 livres. (Arch. L.-et-Cher, Q, district de Vendôme, n° 998).

 

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Chapelle Sainte-Catherine

C'est la chapelle de la Maladrerie, que le Guide du touriste dans le Vendômois confond avec celle de Saint Jacques. Les revenus de cette chapelle Sainte-Catherine furent réunis à la mense des chanoines de Troo en 1467 et aussi à une époque inconnue, ceux de la chapelle Saint-Mandé, hors des murs.

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Chapelle du Grand-Autel

Le Grand-Autel avait sa chapelle qui était proprement le Sanctuaire de l'église. Il avait ses revenus propres provenant de la fondation qui en fut faite en 1243 par Geoffroy, évêque du Mans, par la suite de l'institution d'une prébende due à Mathieu Personne, recteur de l'église de Fontaines qui en fut le premier prébendé. On a le texte de cette donation qui consistait en 20 livres tourangelles de rente, lesquelles étaient assises :

  1.  sur une maison de pierre et quatre roches dans la ville même de Troo, au fief du seigneur de Troo, et un arpent de vigne dans la même paroisse, hors les murs ;
  2. dans la paroisse de Saint-Quentin, six arpens et demi de terre au lieu de la Couture, dans le fief du susdit seigneur de Troo ;
  3. dans la même paroisse, une pièce de vigne appelée, la Fuye, que le donateur tient en fief de la veuve Richard Bréchoys ;
  4. encore dans la paroisse de Troo, un quartier de vigne appelé Bruneau; an fief de Hugues des Vallées ;
  5. dans la même paroisse, une vigne et une borde dans le fief de Raymond Lechantre ;
  6. dans le fief d'Hugues Bonard, paroisse de Bessé, un arpent de pré sur là rivière de Braye ;
  7. dans la même paroisse de Cellé, trois quartiers et demi de prés appelés les prés de Bordo, dans les fiefs de Guillaume Rivoire, chevalier, et de défunt Eudes Fauveau et de Jean Deulin ;
  8. six deniers de cens et rentes et reliefs et cinq sous de taille, lesquels six deniers et cinq sous sont dus au dit Mathieu tous les ans sur une vigne nommée la Ju…erie dans la paroisse de Fontaines, dans le fief Biheron, ainsi que le fief qu'il a dans cette vigne, le tout tenu par le dit Mathieu du dit Biheron.

Fait la veille de la Madeleine 1243. (Arch. L.-et-Cher, G 892).

C'est cette donation ainsi établie qui constituait une prébende de 20 livres de rente.

Louis Tourtay, qui fut doyen du Chapitre au commencement du XVIe siècle, fit une augmentation du bien de cet autel, ce qui fait que le pouillé du diocèse du Mans au XVIIIe siècle le considère, à tort, comme le fondateur. (Pouillé du Mans, fol. 267).

Cette chapelle fut réunie au chapitre par décret du 18 janvier 1717. Elle était au XVIIIe siècle, évaluée à
100 livres de revenu. D'elle dépendait une maison située à Troo même et appelée la Chapellenie ; c'était probablement la Petrina ou maison de pierre donnée par Mathieu Personne en fondant sa prébende en 1242. Elle joignait le chemin tendant de la Vieille Porte de l'enclos de Troo au Grand Puits.

Noms de quelques chapelains du Grand-Autel de Troo :

  • Mathieu Personne, curé de Fontaines et doyen, fondateur, 1242.
  • Jean Pelu, 1478.
  • Jean Guibert, chapelain de la chapelle du Grand-Autel, 1479.
  • Badère, 1481.
  • Louis Tourtay, 1494.
  • Pierre Salmon, 1501.
  • Roger Ricourt, 1529.
  • Michel Garrault, 1575
  • Paul Garrault, 1610.
  • Claude Garrault, 1628.
  • René Rigault, 1658.
  • Isaac Rigault, 1667.

(Arch L.et-Cher, G 802 à 899).

 

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Chapelle Saint-Jean des Hermites

Elle avait été fondée daus la paroisse de Troo ou de St-Jacques à une époque inconnue, et fut transférée à une date non moins incertaine en l'église collégiale.

Il est possible qu'elle soit identique celle appelée Saint-Jean, en la paroisse Saint-Jacques-les-Guérets et qui en 1689 était déjà dite à l'état de masure. Elle avait parmi les biens de sa dotation, les grosses dïmes du Corbelet, à prendre sur des héritages situés à St-Cyr du Gault (en Blésois). Son revenu au XVIIIe siècle était estimé 100 livres. On n'en connaît que les desservants suivants :

  • André Beucher, 1776.
  • René-François-André Beucher, diacre, 1786

 

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Chapelle Notre-Dame de Pitié

Elle fut d'abord établie dans la ville même de Troo ; mais Pierre Gougeul, évêque du Mans de 1309 à 1326, la transporta dans l'église St-Martin et employa ses revenus à l'augmentation des émoluments des chanoines, alors précaires, en même temps qu'il leur concédait l'église de St-Quentin de la Varenne. Les Seigneurs de la Voûte avaient leur sépulture dans cette chapelle. Louis Tourtay, doyen de Troo, l'avait augmentée en 1513. Ses revenus étaient estimés 500 livres au XVIIIe siècle Elle avait maison et jardin à Troo.

On prétend que cette chapelle Notre-Dame de Pitié avait d'abord absorbé la chapelle Saint-Gabriel, patron primitif de Troo et qu'elle avait hérité de sa statue; qu'au XVe siècle, elle aurait même absorbé celle de la Maladrerie, et enfin, à une époque inconnue, celle de Saint-Jean des Hermites.

Ont été chapelains de Notre-Dame de Pitié

  • René Chesné, 1766 (Malardier).
  • Charles-Louis bouillé, 1766 (Pouillé).
  • Joseph-Marie Filleux de Rozière, 1772
  • Roch-Jean-Baptiste Sangnier, chanoine de l'église St-Martin de Picquigny, 1784 et 1788.

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Église Notre-Dame de Pitié, ou Notre-Dame de la rue du milieu

Elle paraît avoir hérité du culte de saint Gabriel. Un acte du 1er février 1768 qui rappelle le nom de cette chapelle, la nomme « Chapelle Notre-Dame de la Rue du Milieu, ou de Saint-Gabriel. »

Cette chapelle fut réunie en 1514 à l'église St-Martin de Troo. Elle en constituait un bénéfice, desservie par un chapelain. Il n'en reste plus de traces. Il est probable que c'est celle qui fut détruite en 1764 sous le nom de Chapelle Saint-Gabriel, qu'elle avait pris en remplacement du sien.

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Chapelle Saint-Michel

Il en existe encore quelques ruines accolées à la porte de l'Ouest ou porte Saint-Michel. Elle a été réunie à l'église Saint-Martin à une époque inconnue. Louis Tourtay, doyen du Chapitre, l'avait dotée en 1529, probablement alors qu'elle avait été réunie au Chapitre, ce qui fait que le pouillé du XVIIIe siècle le donne comme fondateur de cette chapelle.

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Chapelle Saint-Georges

Cette chapelle avait été fondée au XIIIe siècle par les trois frères Le Royer, cousins de l'évêque du Mans, dont l'un, prieur de Villedieu et des Roches-l'Evêque, fut assassiné par le seigneur de Courmenon,

Nous n'avons pas de renseignements sur cette chapelle. (Dom Piolin, , IV, p. 454. Malardier, p. 1257).

Il y avait encore, d'après les notes manuscrites laissées par l'abbé Haugou, curé de Troo, deux autres chapelles en l'église de Troo: c'étaient celles de saint Sébastien et de la Trinité.

La chapelle Saint Sébastien a été au XVIIIe siècle substituée à celle de Saint Michel qui elle-même, établie à la porte de l'Ouest, avait été transportée en 1500 dans l'église collégiale.

Nous n'en avons rencontré que le titulaire suivant :

- Louis-Rene Fay, chapelain de saint Michel de Troo et curé de Couture, XVIIIe siècle - (Papiers Haugou).